Transat Jacques VABRE 2019 : 4 novembre 2019 9ème Jour de course @TransatJV_fr #TransatJV


Transat Jacques VABRE 2019 : 4 novembre 2019 9ème Jour de course @TransatJV_fr #TransatJV

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| Michel Lecomte - Journaliste | Voile | Transat Jacques VABRE 2019  Vu 208283 fois
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Transat Jacques VABRE 2019 : 4 novembre 2019 9ème Jour de course @TransatJV_fr #TransatJV

Pour la première fois depuis le départ, aucune des trois classes de cette 14ème Transat Jacques Vabre Normandie le Havre n’a connu de changement de leader au premier pointage du matin. L’alizé n’est pas un terrain où prévalent les grandes options. Chacun privilégie le pilotage et cherche le meilleur couloir au bout duquel se trouve la porte du Pot-au-noir, porte que le premier Multi50 atteindra en fin de soirée. Bénéficiant d’un meilleur angle par rapport au vent au fur et mesure qu’ils gagnent en latitude, les leaders creusent l’écart en Class40 et Multi50 alors qu’ils sont stables en IMOCA.
 


 

C’est encore mieux que tout ce que j’avais imaginé ! Comme prévu, la traversée du Golfe de Gascogne n’a pas été évidente, il y a eu tout de même 5 abandons mais on a tenu le coup et surtout on a préservé le bateau.
Avant le départ, je me disais que mon truc, c’était le bateau qui tape dans la baston, et bien ça, c’était avant (rires). Aujourd’hui, je découvre les sensations géniales de naviguer dans les alizés ! En ce moment, on est au portant sous grand-voile haute et grand spi, le bateau surfe dans les vagues, je suis torse nu avec le vent – entre 15 et 18 nœuds - qui me souffle dans le dos. Quel pied ! Mais je ne suis pas venu faire de la croisière et là encore, je suis gâté… Stratégiquement parlant, c’est très intéressant ! Nous sommes très contents de notre petit décalage à l’Est. Depuis 48 heures, on a grignoté pas mal de milles sur nos camarades de jeu et notre objectif aujourd’hui, c’est de rattraper nos copains de Vogue avec un Crohn (
à moins d’un mille nautique, ndlr). Si on nous avait prédit la 9ème place avant le départ et qui plus est, en tête des anciens bateaux, on aurait signé tout de suite ! On ne lâche vraiment rien, on regarde les classements tout le temps, on s’accroche au moindre petit réglage, au moindre petit détail et ça paye ! Il faut dire qu’on prend bien soin l’un de l’autre, on dort super bien en faisant des quarts de trois heures, bref, tout va très bien ! On s’éclate, on rigole et c’est – je pense- ce qui nous rend plus fort ! Ce matin, j’ai eu une petite pensée pour mes copains qui retournent à l’IUT, jusque-là, c’était les vacances, j’étais dans ma course mais aujourd’hui, je mesure vraiment la chance qu’on m’a offerte de vivre une telle aventure ».



 

Entre Madère et le grand large de la Sierra Léone (soit 1560 milles), la flotte de la 14ème Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre poursuit sa longue cavalcade vers Salvador de Bahia au Brésil dans des alizés toniques et parfois vicieux, obligeant les binômes à une veille de tous les instants. Les 52 équipages en mer (6 abandons et 1 arrêt au stand*) visent, à plus ou moins longue échéance, leur entrée dans le Pot-au-noir. Pour les premiers Multi50 et IMOCA, et d’après l’étude de Richard Silvani de Météo France, la Zone de Convergence Intertropicale se dégonfle et devrait les laisser passer sans complètement s’arrêter. Mais attention ! Les orages, grains et gros nuages compliqueront la navigation comme à l’accoutumée dans cette zone brouillonne. Ce soir, les ouvreurs de bal continuent sur leur rythme endiablé : Crédit Mutuel (Class40), Groupe GCA – Milles et un sourires (Multi50) et Charal (IMOCA) gardent les commandes dans chacune des trois catégories.

Class40 : Equipe Voile Parkinson de retour en course

Il se sont arrêtés cette nuit à Madère dans le port de Quinta do Lorde durant 4h30 exactement. Un pit-stop rapide pour installer un nouveau support d’hydrogénérateur (nécessaire pour avoir de l’énergie à bord) et c’est reparti ! Pour Florian et Raphaël, tout comme Catherine et Pietro sur Eärendil, la course est différente mais non moins motivante pour rattraper leur retard. Et comme le Pot-au-noir est connu pour troubler les hiérarchies au classement, on ne se débobine pas… En tête de course, la fusée Crédit Mutuel contient la meute désormais presque alignée dans son sillage avec quelques décalages de trajectoires. La pression est énorme même si Ian et Adrien naviguent 1 nœuds plus vite que leurs camarades de jeu (Leyton et Aïna Enfance & Avenir) depuis 24h.

Multi50 : plein pot vers la ZCIT !

Le tandem Lamiré/Carpentier file bon train à plus de 25 nœuds toujours bâbord amures cap au sud vers le Pot-au-noir dans lequel ils devraient rentrer au fur et à mesure ce soir. Et contrairement aux prévisions d’il y a 5 jours qui annonçaient un pot de pue, la zone se dégonfle, s’essouffle comme pour les laisser passer presque tranquillement, moins vite mais sûrement. Derrière, le bateau bleu de Thibaut Vauchel-Camus et Fred Duthil accuse un retard de plus de 150 milles et suit parfaitement le sillage du leader. Grosse déception du côté de Primonial à 270 milles du deuxième, après son arrêt forcé à Mindelo au Cap Vert. « On a fait une réparation de fortune sinon il fallait attendre la pièce plusieurs jours. Maintenant on démarre le moteur (uniquement pour recharger les batteries, ndlr) en faisant se toucher deux fils ! ». Une course joliment menée jusque-là désormais entre parenthèse pour Sébastien Rogues et Matthieu Souben…

IMOCA : Advens for Cybersecurity pied au plancher

Ca bombarde chez Thomas Ruyant et Antoine Koch ! Le plan Verdier mis à l’eau en septembre dernier est le plus rapide de la flotte ces dernières 24h avec près de 520 milles parcourus à la vitesse moyenne de 22 nœuds. L’écart se réduit un peu avec la tête de flotte : leur retard suite à leur option ouest « n’est plus » que de 283 milles contre plus de 400 avant Madère. « On ne vise pas la tête de course qui nous semble aujourd’hui hors d’atteinte » explique par message Thomas Ruyant « Les conditions de vie sont difficiles certes, mais on ne se plaint pas car nous avons grand plaisir à filer ainsi à haute vitesse, en ligne droite plein sud et sur la route. Le bateau nous procure énormément de satisfactions. On revient dans le match ! ». Du match, ou plutôt des matches, il y en a sur les 900 milles qui séparent le premier Charal du dernier Ariel 2. Apivia, 11th Hour Racing, Banque Populaire et PRB forment le premier groupe. Initiatives-Cœur, Corum L’Epargne, Groupe Apicil et Arkea-Paprec le deuxième, tandis qu’à moins de 200 milles du Cap Vert, Advens for Cybersecurity, Malizia II – Yacht Club de Monaco, Maître CoQ, Bureau Vallée II reviennent comme des balles. Au grand large de Dakhla, ça joue des coudes entre V and B – Mayenne, La Mie Câline-Artisans Artipôle, Water Family et La Fabrique !

Rappel

6 abandons : 5 Class40 (Lamotte Module Créations, Beijaflore, SOS Méditerranée, Kiho, Entraide Marine ADOSM), 1 IMOCA (Hugo Boss qui navigue désormais sans quille. Devenue trop dangereuse pour l’intégrité du bateau, donc de l’équipage, Alex Thomson et Neal Mc Donald ont dû la libérer. Ils naviguent avec les foils sortis et le fond ballasté).


 

Les alizés, contrairement à l’image d’Epinal de vents constants et établis, ne sont pas de tout de repos ! Alors que nous appelions Sam Davies (IMOCA Initiatives-Cœur) ce midi pour la vacation, Sam et Paul ont subi un joli départ au tas ! Comprenez que le vent de nord-est est monté d’un coup en puissance, faisant sortir le bateau du cap auquel le pilote automatique devait obéir. C’est ce qu’on appelle dans le jargon : une sortie de piste… 

« On était trop chargé devant, il y avait trop de toile quand le vent est monté à 30 nœuds » nous a raconté Sam. Résultat : une belle frayeur, une manœuvre immédiate chargée d’adrénaline, un coup de suée et quelques litres d’eau de mer sur le pont. Les skippers ont beau profité de la chaleur, du ciel bleu et des poissons volants, les vitesses qu’ils atteignent demandent un pilotage de haute voltige et de tous les instants. Thomas Ruyant et Antoine Koch sur Advens Cybersecurity (IMOCA) ont avalé 520 milles ces dernières 24h à la vitesse moyenne de 22 nœuds, les deux pilotes semblent maîtriser à merveille leur tout nouveau plan Verdier mis à l’eau au mois de septembre ! Ce sont les plus rapides de la flotte toutes classes confondues ce midi…

Les variations du vent dans les alizés impliquent d’être dessus. Le barreur voit les risées, sent les accélérations du bateau et joue avec la houle. Car si les fichiers météo et les routeurs pour les Mulit50 sont d’une grande aide pour établir une stratégie à moyen terme, « Il faut tout de même tout contrôler et bien regarder les voiles car le vent en réalité n’est pas vraiment comme disent les fichiers. » expliquait Nicolas Lunven ce midi à bord de PRB. Ce vent nord-est semble aujourd’hui plus fort entre les Canaries et le Cap vert. Nicolas Lunven disait avoir 18 nœuds, Morgane Ursault Poupon 15 nœuds avant le renforcement des alizés dans 24h : « Alors là, il y a une petite houle, on a 15 nœuds de vent à 90 degrés du bateau et ça devrait se renforcer. On est plutôt content d’être placés dans l’est, parce que c’est par là que les alizés vont se renforcer ! ».

La Route du café n’a rien d’un long fleuve tranquille sur l’autoroute des alizés qui mène au Pot-au-noir. C’est aussi ce que sont venus chercher les duos : pousser les bateaux, jouer avec le vent et établir des coups tactiques et de belles trajectoires. La compétition mer sur l’échiquier géant de l’Atlantique est traversé par de nombreux systèmes météo et c'est ce qui fait la beauté de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre…


 

Aujourd'hui c'est le grand séchage de printemps!!! On en profite aussi pour faire les quelques bricoles du jour! on a arraché un petit mousqueton de la trinquette, alors on plaque et contre plaque pour pouvoir remettre ça en ordre! On a sorti la perceuse !! Grand beau temps, ca glisse bien! on réfléchit au pot au noir!!!


 

« C’est un peu le rodéo ici. On est presque tout le temps au-dessus de 20 nœuds. Le bateau est bruyant et inconfortable. En plus, j'ai dû jouer aux ambulanciers ! Cette nuit, Xavier s’est cogné la tête dans la casquette extérieure. Il y avait quand même un peu de sang mais il n’a pas été assommé. C’est du costaud le Xavier Macaire ! J’ai enfilé mon uniforme d'infirmière, dans un bateau de course lancé à 20 nœuds. On nettoie, on désinfecte, et on attend que ça sèche avant de coller un strip (des points autocollants). C’est pas très "jojo" mais ça a l’air efficace et il va garder un petit souvenir de cette Jacques Vabre !
Ça bouge beaucoup à bord et même se faire un café est un exercice particulier. On file toujours vers le sud avec un groupe de 6 bateaux. On a un œil sur les multi 50 qui vont arriver avant nous. On y sera mercredi, ça va arriver vite. On a vu nos premiers poissons volants. En gros ça tartine mais ne me parlez pas de Nutella ni de confiture, et encore moins de l’éclair au chocolat, ça me fait trop envie ! »



 

Le navigateur britannique Alex Thomson et le co-skipper Neal McDonald contraints de se retirer de la Transat Jacques Vabre après avoir heurté un OFNI.

Les skippers continuent de travailler pour stabiliser le bateau afin de naviguer en toute sécurité, sans assistance jusqu'au port le plus proche.

Le Britannique Alex Thomson et son co-skipper Neal McDonald ont été contraints de se retirer de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, la première course de l'équipe à bord du nouveau bateau HUGO BOSS.

À 09h37 GMT ce matin, alors qu'il naviguait à environ 25 noeuds, Thomson et McDonald, à bord de l’IMOCA HUGO BOSS, ont heurté un objet non identifié submergé dans l'eau. Les deux skippers s’en sont sortis sans blessures majeures mais le bateau a subi des dommages sur la quille, marquant la fin de la course pour le duo britannique.

S'exprimant à bord du bateau après l'incident, Alex Thomson a déclaré :

« Ce matin, Neal et moi étions tous les deux réveillés, et naviguions à environ 25 noeuds, quand nous avons heurté quelque chose dans l'eau. J'étais à l'intérieur du cockpit juste derrière le « piédestal ». Neal était juste derrière la porte du cockpit.

Nous ne sommes pas sûrs de ce que nous avons heurté, mais c'était quelque chose de grand, sous l'eau, et qui a stoppé net le bateau qui filait à 25 noeuds. La quille a subi beaucoup de dommages et n’est plus attachée que par le vérin hydraulique.

Neal et moi sommes tous les deux physiquement OK. Pas de blessures graves, juste quelques bleus. Nous avons eu beaucoup de chance.

Si vous deviez monter dans votre voiture, fermez les yeux, et conduire à plus de 60 km/h dans un mur de briques ... c'est ce que c'était !

Depuis l'incident, les skippers, accompagnés par leur équipe technique à terre, ont travaillé sans relâche pour stabiliser la quille afin de leur permettre de naviguer en toute sécurité, sans assistance, jusqu'au port le plus proche.

Ross Daniel, directeur technique, a déclaré :

"Après de nombreuses heures à essayer de stabiliser la quille, Alex et Neal sont évidemment très fatigués et nous avons donc pris la décision qu'ils doivent prendre un peu de repos. Ensemble, nous réévaluerons la situation demain matin. Les deux skippers sont en sécurité à bord, le bateau est stable, et ils ne sont pas en danger immédiat.

Une fois la quille stabilisée, notre meilleure option semble être de naviguer lentement et en toute sécurité vers les îles Canaries mais nous prendrons cette décision demain. À l'heure actuelle, Alex et Neal ne sont pas en danger immédiat, et nous ne sommes pas soumis à des contraintes de temps parce que le bateau est actuellement dans des vents légers et une mer calme, et cela devrait de continuer en raison de l’anticyclone présent sur les Açores. Le bateau navigue actuellement en direction nord-ouest, ce qu'il continuera à faire toute la nuit".

L'incident s'est produit au septième jour de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, la course transatlantique en double la plus longue et la plus difficile au monde qui emmène les skippers, en duo, sur un trajet de 4 350 milles entre Le Havre et Salvador, Brésil. Lorsque le bateau HUGO BOSS a heurté l’OFNI, Thomson et McDonald avaient parcouru plus d'un tiers du parcours, et étaient situés à environ 380 miles au nord-ouest des îles Canaries.


 

Multi50 : Groupe GCA Mille et un sourires continue son échappée

Primonial est reparti à 2 h 30 cette nuit de Mindelo (Cap Vert) où il a changé son démarreur (il ne pouvait plus produire d’électricité avec son moteur). L’infortuné tandem Rogues-Souben a donc 344 milles de retard sur ses deux concurrents qui continuent leur cavalcade dans l’alizé. A ce jeu, GCA Mille et un sourires détient manifestement un plus en vitesse et l’écart avec son poursuivant Solidaires en Peloton ARSEP continue de se creuser au fil des classements. Il culmine à 155 milles ce matin. Rien n’est gagné à l’entrée du Pot-au-noir que Gilles Lamiré et Antoine Carpentier atteindront ce soir. Mais force est de reconnaître qu’ils ont le contrôle de la situation avec leur concurrent pile dans l’axe, à une demi-journée de mer derrière eux. « Ils ont un très bon timing dans les bascules reconnaissait ce matin Thibaut Vauchel Camus. Et ils vont vite ! On a le sentiment de se bagarrer derrière et c’est un peu frustrant. A bord, pour nous tout va bien, on n’a rien cassé mais on n’a quasiment jamais trouvé la même force et le même angle de vent qu’eux, c’est tout »
 

IMOCA : Match à tous les étages

Maintenant qu’en tête de flotte tous les IMOCA naviguent bâbord amures, la lecture du classement est plus simple et les positions se clarifient. Charal est toujours le patron et grappille mètre par mètre sur ses poursuivants. Son matelas est de 53 milles sur Apivia, le plus important depuis le départ. Derrière, un petit paquet de trois bateaux joue collé serré. 11th Hour a soufflé la troisième place à Banque Populaire par son petit décalage ouest et PRB est juste derrière aux aguets. Cinquante milles en retrait, Initiatives-Coeur, Corum L’Epargne, Groupe Apicil et Arkéa Paprec sont alignés comme sur une ligne de départ à 2000 milles de l’arrivée. Sur ce long bord où il est armé de son foil, le plan Kouyoumdjian du tandem Simon-Riou a repris deux places hier et peut encore rêver de podium.

Voilà qui promet de belles empoignades dans le Pot-au-noir que les leaders atteindront dans 36 heures environ, avant le dernier tronçon dans l’hémisphère sud  « Je t’avoue que pour l’instant, on ne regarde pas trop l’entrée dans le Pot. On surveille surtout le dévent des îles du Cap Vert. Le vent a pas mal tourné à gauche et j’espère qu’on ne va pas être obligé de se recaler. La bonne nouvelle, c’est que la mer s’est bien calmée. Il fait toujours chaud, mais ça mouille moins et c’est plus agréable d’être sur le pont. » se félicitait Christopher Pratt ce matin.

Encore derrière, il y aura du jeu jusqu’au bout autour de la onzième place avec cinq bateaux qui se tiennent en 100 milles et beaucoup d’écart en latéral. A noter aussi le bon retour dans le jeu de VandB Mayenne. Maxime Sorel et Guillaume Lebrec cravachent depuis leur arrêt à Brest lundi dernier. Après avoir doublé Time for Oceans, La Mie Câline Artisans Artipôle et La Fabrique, ils se hissent ce matin à la hauteur de Groupe Sétin et Water Family à la 19ème place…

Quant à Hugo Boss, après son accident d’hier, il navigue à toute petite vitesse pour essayer de rejoindre par ses propres moyens l’archipel des Canaries. L’équipage semble maîtriser la situation.

 

Class40 : Qui peut battre Crédit Mutuel ?

A l’entrée de l’alizé, un groupe de sept bateaux a pris un avantage significatif sur le reste de la flotte. Avantage qui devrait s’accroître au fil de la journée lorsque les vitesses vont augmenter sous spi. A ce jeu, Crédit Mutuel navigue un cran au-dessus de ses adversaires. 25 milles de mieux sur les dernières 24 heures, ça fait tout de même un nœud de moyenne et c’est préoccupant pour le tandem Leyton-Aïna Enfance et Avenir toujours au coude à coude sur le podium. Sans doute que Crédit Mutuel bénéficie d’un peu plus de pression à l’entrée des alizés : « On a 15 -18 noeuds et une mer facile. C’est la troisième nuit idyllique depuis le départ. On n’a pas touché au pilote depuis Ouessant. On s’entend à merveille avec Adrien. L’ambiance est concentrée mais détendue. Les conditions faciles nous permettent de bien échanger, et j’apprends beaucoup à ses côtés ». Beaucoup de sérénité se dégageait du cockpit de Crédit Mutuel ce matin. Les premiers Class40 ont couvert plus d’un tiers du parcours et vont pouvoir accélérer vers le Cap Vert après une première semaine éprouvante. Un peu comme en IMOCA, de petits paquets se forment au sein desquels la régate bat son plein et il faudra attendre que l’ensemble de la flotte ait débordé les Canaries pour établir une hiérarchie fiable au sein de la flotte des 22 duos en route vers Salvador de Bahia.

Ce matin enfin,  Eärendil est reparti de Madère alors qu’Equipe Voile Parkinson est en approche de l’île pour y effectuer lui aussi des réparations.

 

 ETA Pot au noir : 

- Groupe GCA Mille et un sourires : Ce soir à partir de 20 heures française

- Charal : Début de nuit de mardi à mercredi.



 

Infos  4 novembre

 

Nous avons passé les Canaries cette nuit.

Pas si simple. Beaucoup d'empannages (virements de bords vent arrière) selon les variations du vent. Pour ceux qui suivent la cartographie de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, ils doivent croire qu'il y a des distilleries géantes aux Canaries et que les effluves d'alcool qui s'échappent arrivent jusqu'aux narines des skippers et que c'est la seule explication plausible aux routes sinueuses et erratiques de tous les bateaux ivres qui se baladent autour de l'Archipel.

Je trouve ça bien comme explication. On ne va pas vous embêter stratégie, tactique et météo, car finalement tout cela est éventuellement passionnant à suivre ou à vivre, mais finalement il n'y aura que le résultat à Salvador qui comptera. Pour l'Histoire, le résultat des courses c'est un peu comme le Bac, on te demande si tu l'as eu ou pas et on se fiche de savoir comment.

Éventuellement certains peuvent s'aventurer à parler stratégie et à supputer sur telle ou telle option pour faire croire à la glorieuse incertitude du sport. Par exemple, entre les deux grandes options qui se sont dessinées au début de cette transat, on pouvait faire croire pendant des jours qu'il y avait du suspens entre l'Ouest et le Sud, alors qu'un simple regard sur les cartes météo laissait entrevoir assez clairement au bout de 2 jours que les tenants de l'option ouest allaient très probablement prendre cher par rapport à ceux qui se sont souvenu à temps que Salvador c'était quand même grosso modo dans le Sud.

De même, au sujet des classements, en se référant à la simple et seule distance au but, sans tenir compte des vents et des positionnements, on annonce doctement des résultats que l'on sait pourtant bidon. Mais, peut-être que l'on se dit aussi que ça fera bien "pour le sport" de voir un bateau apparemment revenu du diable vauvert faire la nique à un paquet annoncé depuis plusieurs jours en tête, car bien plus proche du but sur une ligne droite "virtuelle", mais dont la route à parcourir en fonction des vents sera obligatoirement bien plus longue que celle du bateau "derrière". Donc le choix du commentateur n'est pas simple : ne pas se casser la tête et se référer aux classements indiqués par la distance au but, ou bien essayer de faire une vraie analyse, mais qui sera forcément complexe car ce n'est jamais simple d'expliquer que quelqu'un qui est effectivement "derrière" est en fait mieux placé et est par conséquent "devant". Analyse savante, dont peut-être en plus tout le monde se fiche, car comme on dit assez vulgairement "c'est après la foire que l'on compte les bouses".

Une seule chose est sûre en tous cas, c'est que bien souvent il vaut quand même mieux être "devant" que "derrière". Entre autres par ce que tout ce qui est pris n'est plus à prendre et aussi parce que là où sont passés les premiers avec des vents assez soutenus, il arrive un peu trop fréquemment qu'ils ferment la barrière derrière eux et ne laissent que des miettes de vent aux poursuivants. C'est un peu ce que nous vivons en ce moment. Comme quoi, en général, dans les courses c'est comme à la Retraite de Russie, il vaut mieux être devant, car ce sont ceux de derrière qui se sont fait repasser, c'est à dire ratatiner.

A part ça, si les classements et les vitesses constatées des autres bateaux ne venaient pas gâcher les choses, le moins que l'on puisse dire c'est que pour le moment nous vivons vraiment une belle transat.

Les conditions sont assez clémentes et depuis que le ciel s'est un peu dégagé nous profitons en journée de températures qui ne sont pas encore caniculaires et pendant la nuit la beauté des étoiles nous rappelle que les citadins, et maintenant les "néo ruraux" aussi, feraient bien de se passer de lampadaire. En plus d'être "bon pour le Climat", plus terre à terre, ça ferait des économies et ça aiderait tout un chacun à se restituer dans l'Univers.

La Lune commence aussi à apparaître. C'est un truc dont ne tiennent d'ailleurs jamais compte les organisateurs de courses pour le choix dans la date (ce n'est pas une contrepèterie) de leurs événements. Pourtant pour les marins ça change tout une nuit avec ou sans lune.

En ce moment la lune est croissante, c'est à dire que nous l'aurons de plus en plus longtemps et de plus en plus entière. Donc, que des bonnes nouvelles sur Campagne de France.

A tantôt


 

Ross Daniel, directeur technique chez Alex Thomson Racing, a déclaré :

«La nuit dernière, Alex et Neal ont tous deux pu se reposer à bord de HUGO BOSS. Ce matin, les skippers ont repris leurs tentatives pour stabiliser la quille.

« Malgré tous leurs efforts, il est clair que le maintien de la quille attachée mettrait le bateau en danger. La quille n'ayant été fixée que par le vérin hydraulique et dans une position instable, il y avait un risque sérieux de dommages importants pour la coque.

« Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour préserver la quille, mais collectivement, nous avons déterminé qu'il était beaucoup trop dangereux de la maintenir en place. 

« Par conséquent, sur les conseils de notre équipe à terre, Alex et Neal ont désolidariser le vérin hydraulique pour libérer la quille. Après de nombreuses heures, ils ont réussi et la quille n'est plus attachée au bateau.

« Alex et Neal ont rempli les ballast et ont complètement sorti les foils afin de garder le bateau aussi stable que possible. Ils sont actuellement dans des vents légers avec une mer peu formée, il n'y a pas de risque immédiat pour le bateau ou les skippers.

« La prochaine étape consiste à mettre en place la meilleure stratégie possible pour amener le bateau lentement et en toute sécurité au port. Nous étudions actuellement diverses options et fournirons une mise à jour en temps voulu».



 

Nous sommes à l'ouest des canaries, une petite houle d’Alizée, un vent de 18 à 23 nœuds, le bateau continu d’accélérer sans buter dans les vagues.Tout cela sous une demi-lune qui éclaire notre route, ça défile au compteur, les chiffres d’angle et de direction du vent... Les vitesses 16, 17, 18, 20 nœuds s'agitent sous nos yeux.Cette nuit, c'est le genre de nuit que nous aimons, tout y est réuni, la sensation de plénitude, le côté magique de la navigation...Vous allez vous dire que nous délirons, mais non, nous sommes juste heureux d’être mer ...

 Allez, nous y retournons
 

 

Newrest - Art & Fenêtres évolue sous grand spi dans les Alizés. Le sujet du jour va être de passer les îles du Cap Vert et d’éviter leur dévent avant de poursuivre notre route vers le sud et le Pot au Noir. Toute la question va donc être de savoir si nous parvenons à nous décaler naturellement dans l’Ouest aujourd’hui ou si un empannage de recalage s’impose.
Ensuite c’est tout droit jusqu’au Brésil !


 

Hier Madère, aujourd'hui les Canaries... ça glisse bien sous spi depuis ce matin. Nous avons eu une nuit magnifique sous les étoiles. ça glissait gentiment sous spi... Le bonheur... Le problème, nos concurrents dans le sud allaient plus vite... Ils ont un peu gâché cette nuit magique. Nous avons retrouvé du vent plus soutenu ce matin, c'est une belle navigation sous l'Alizé qui commence. Je retrouve les couleurs, les vagues, les surfs qui nous font revenir sur ces traversées à chaque fois...
Très bon lundi, le nôtre est pas mal !!!


 

Bonjour à tou(te)s

La bataille d'empannages a débuté. Les bascules sont franches et le dilemme est posé entre aller chercher la pression au sud ou la rotation du vent à l'ouest. Avec en arbitre la dorsale anticyclonique qui menace avec une tentacule géante au nord-ouest.
Vous n'y comprenez rien ? Ce n'est pas grave. On comprend pas tout nous-mêmes !!!
Toujours est-il que ça gamberge et quand l'un veut aller à droite, l'autre veut aller à gauche et vice-versa et ce avec des arguments indiscutables pour chaque option....
Là ça va être le changement de quart et la même question va se poser!
On a croisé Jorg (Riechers, Linkt ndlr) cette nuit. Il était derrière à quelques milles et on a vu furtivement ses feux et sa trace AIS.
A propos d'AIS ? Mettez-le en marche car il y a du monde dans le bourg. Outre les 59 bateaux de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre (c'est un peu long comme nom !!!!!), on y croise aussi les 80 de la Mini-Transat partis des Canaries samedi, les Ultimes qui vont fondre sur nous en quelques jours sans compter les bateaux de croisière en transhumance vers les Antilles à cette période de l'année.
Bon allez, je réveille Achille
A demain

 

Les voilà les joies de la navigation : un bateau qui glisse, un beau couché de soleil, une voute étoilée et... des pâtes au thon. Et oui, les goûts prennent une toute autre saveur ici au milieu de nulle part, à des milliers kilomètres de toutes épiceries ou restaurants (j'exagère en l'occurrence, vu que nous sommes proches des îles de Madère c'est plutôt des dizaines de kilomètres, mais ça sonne moins bien...). Bref ces pâtes au thon maison, c'est le luxe à bord. Et il faut dire que nous sommes un des rares bateau de la flotte, voir le seul, à avoir une cocotte. Mythique cocotte ultra légère (oui quand même ), mille fois
rafistolée, qui date de l'époque de Manu Cousin, achetée à Québec lors de la Québec Saint Malo 2016 - je crois. Voilà, vous saurez tout sur notre batterie de cuisine. Je vais même vous dire ce que j'ai mangé en dessert vu que c'est le thème du soir : un écrasé de banane (bien bien mûre), accompagné de miel et de peanut butter avec un soupçon de jus de tamarin (il y avait une promo antillaise au super marché de St Malo avant notre départ ). Je ne comprends pas, Rémi n'a pas voulu gouter à ma superbe recette, pourtant moi je me suis régalée :) Sinon côté nav, c'est pas top, on a fait ce qu'on appelle une "boulette" nous sommes passés trop près de l'archipel de Madère. Puis voyant les vitesses de nos concurrents de devant chuter radicalement, nous avons fait un gros bord Sud Est pour ne pas subir ce dévent, du coup on a perdu un peu de terrain. Heureusement actuellement nos vitesses sont bonnes et au moins elles n'ont pas chutées... Demain est un autre jour, on va mieux faire c'est sûre...

 


 

Premier jour d’alizés
Les dernières 24h font parties des journées de navigation que l’on ne rencontre vraiment pas souvent en plein atlantique. Mer plate, mi-soleil, mi-nuage, température de 25 degrés Celsius, 15/20 nd de vent avec un bateau à la vitesse du vent. C’était paisible à l’intérieur du bateau avec quand même des vitesses soutenues mais pas de saut de vagues, vraiment appréciable. La nuit dernière, nous avons empanné (changer de direction par rapport au vent qui vient de derrière) vers le sud après avoir contourné la dorsale de l’anticyclone. C’était le début des alizés et des grandes glissades.
Nous sommes toujours dans l’exercice de tirer le 100% des capacités de notre machine afin de remonter au classement. On arrive à tenir les vitesses des bateaux à foils autour de nous (La Mie Câline, La Fabrique,...) et à rattraper nos concurrents directs à dérives droites. C’est génial d’avoir réduit notre retard avant l’arrivée du Pot-au-noir mais il reste encore 2500 milles à parcourir et ça va être truffé d’embûches.
Cet après-midi, nous avons doublé l’IMOCA Time for Océans  à moins de 5 nm de distance. On l’apercevait au loin alors on a échangé quelques mots par radio VHF. C’était plutôt sympa d’avoir un contact extérieur. On a abordé le sujet d’HUGO BOSS qui semble vraiment être dans la panade pour se sortir de la situation. Courage à Alex et Neal à bord et à toute l’équipe afin de ramener le bateau à bon port.
Nous pratiquons un sport mécanique qui en plus est soumis à des risques extérieurs liés au milieu dans lequel il est pratiqué. C’est toujours la crainte la casse mécanique. Peu importe comment cela arrive mais il est certain qu’il faut être conscient que cela existe car c’est parfois dur à digérer. Il faut plusieurs mois ou année de préparation à une course et puis tout s’arrête brutalement !!
C’est un peu comme si à la finale du 100m d’athlétisme un coureur était amené à trébucher parce qu’un chien traverse devant lui ou qu’il marche sur un objet qui n’a rien à faire là. La sanction est immédiate mais inévitable.
Il reste encore environs 2,5 jours avant d’atteindre les portes du Pot-au-noir qui semble être assez costaud à traverser. On aura un petit aperçu de ce qu’il en est quand les premiers concurrents seront dedans.
Sinon la vie à bord n’est pas trop mal, les températures commencent à être très agréables. On a encore un peu de frais genre viande séché/ fromages/ pain et fruits donc on profite des derniers instants avant de faire du 100% sous vide ou déshydraté.J’espère que vous avez tous passé à bon week-end, maintenant place à une nouvelle semaine de travail ou votre rendement ne sera pas encore maximal car vous allez passer votre temps à actualiser la cartographie de la course, ahahaha ;-)
Bon début de semaine à tous et à très vite à bord du Dragon’ Boat VandB - Mayenne qui est à 21,53 nd de vitesse au moment où je termine de vous écrire.






Une nouvelle nuit idyllique s'annonce à bord de Crédit Mutuel. La troisième depuis que l'on est passé sous la latitude de Lisbonne et que les conditions sont devenues magiques. On peut passer plus de temps avec Adrien à discuter de plein de choses hors performance du bateau, et c'est aussi bien agréable. On rigole bien, on essaie de cuisiner un peu, même si ça ne va pas très loin, on a essayé de se faire plaisir avec des choses
simples !
Bien sûr on reste ultra motivés et concentrés sur la course dont nous avons pu prendre la tête depuis 48h. Le passage de la dorsale c'est bien passé, sans complication particulière, et nous sommes contents de regarder notre trace sur Adrena, comme un skieur regarde sa trace après avoir descendu la pente. Nous avons un œil sur les trois poursuivants les plus proches, mais nous essayons de naviguer libérés et de faire fonctionner le bateau aux angles et aux compromis qui nous semblent les meilleurs. Nous continuons de découvrir ce nouveau bateau plein de potentiel. Il n'est pas sans me rappeler mon dernier mini, le Maximum. C'est un peu l'origine de ce projet, donc plutôt réussi de ce côté-là.
Nous avons aussi une grosse pensée pour Tanguy et Luke, ainsi que pour Estelle et Charles-Louis. On espère que tout le monde va bien et pourra rebondir vers de nouvelles courses. C'est toujours cruel ces abandons sur casse matos après de longues semaines d'efforts et de préparation. On touche du bois pour que la chance continue de nous accompagner de ce côté-là, et sourit à nos quatre collègues la prochaine fois !
Actuellement le vent est en train de fraîchir gentiment, ce qui nous arrange bien pour allonger la foulée.
Bonne nuit à tous

 

CLASSEMENT  CLASS40  à    09H00



 

CLASSEMENT  IMOCA  à  09H00



CLASSEMENT  MULTI50  à  09H00


Michel Lecomte

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